Pouls hebdomadaire du marché - Semaine se terminant le 3 juin 2022
Évolution des marchés
Actions
Les marchés boursiers américains ont reculé au cours de la semaine. La hausse des taux, alimentée par la détermination de plus en plus affirmée des banques centrales à ralentir l’inflation, a fait craindre un resserrement plus prononcé des conditions. Les actions canadiennes sont restées malgré tout relativement robustes, grâce à la vigueur du secteur des produits de base.
Titres à revenue fixe
Les taux obligataires ont fortement augmenté au cours de la semaine. La Banque du Canada et la Réserve fédérale américaine ont toutes les deux durci le ton.
Marchandises
Le cuivre poursuit sur sa tendance haussière de la semaine dernière. L’accroissement de la demande est attribuable à la Chine, dont l’économie commence à s’accélérer après un confinement strict. Le prix du pétrole a enregistré un gain similaire, un sixième d’affilée. La Chine, qui est le deuxième plus important consommateur de pétrole dans le monde, a sans doute compté pour la plus grande partie de la hausse de la demande cette semaine. L’or a enregistré une faible performance en raison de la hausse des taux obligataires.
Performance (rendement des cours)
Au 3 juin 2022
Événements macroéconomiques
Canada – croissance plus lente du PIB au premier trimestre et inférieure aux prévisions; la Banque du Canada relève son taux directeur de 50 pb
Statistique Canada a publié les résultats du PIB pour le premier trimestre et le mois de mars. La croissance trimestrielle du PIB a reculé à 3,1 % en rythme annualisé, ce qui est inférieur aux prévisions consensuelles de 5,2 %. Le commerce international s’est contracté, la baisse de 9,4 % des exportations annualisées trimestrielles ayant contribué de façon importante à la décélération du PIB. Les importations annualisées trimestrielles ont reculé de 2,8 %. La croissance annualisée trimestrielle du PIB est demeurée positive malgré ces pertes, grâce à la croissance de la consommation des ménages et des investissements. La consommation des ménages a augmenté de 3,4 % et les investissements ont progressé de 11,0 %. En mars, la croissance mensuelle du PIB a reculé de 0,7 %. La contraction du commerce de gros (-0,7 %) et du commerce de détail (-0,6 %) est le facteur qui a le plus contribué au ralentissement de la croissance mensuelle.
La Banque du Canada a fait connaître sa plus récente décision sur les taux d’intérêt. Le resserrement quantitatif s’est poursuivi et le taux du financement à un jour a été relevé de 50 points de base (0,5 %), conformément aux prévisions consensuelles. C’est ce que la BdC avait toujours laissé entrevoir depuis avril. Toutefois, le ton utilisé était beaucoup plus ferme que lors des déclarations précédentes. Plus précisément, la BdC a fait savoir que le « Conseil de direction est prêt à agir avec plus de force s’il le faut » pour atteindre sa cible d’inflation de 2 %. Cela pourrait avoir deux conséquences. Premièrement, la BdC est peut-être plus que disposée à faire évoluer les taux d’intérêt vers la partie supérieure de la fourchette neutre, qui devrait se situer entre 2,00 % et 3,00 %. Cela signifie qu’une autre hausse d’au moins 50 pb sera vraisemblablement annoncée le 13 juillet. Deuxièmement, ce ton plus ferme laisse entrevoir la possibilité d’une hausse supérieure à 50 pb. Le 2 juin, le gouverneur adjoint de la BdC, Paul Beaudry, a réaffirmé la détermination de la banque centrale à faire baisser l’inflation et a indiqué qu’il y a actuellement un risque important que l’inflation s’incruste. Pour éviter cela, il a mentionné que les taux d’intérêt devaient être plus élevés.
États-Unis – l’indice de confiance des consommateurs du Conference Board montre des signes d’optimisme; le taux de chômage reste stable, la création d’emplois dépasse les prévisions
Le Conference Board a publié son indice de confiance des consommateurs pour le mois de mai. Un chiffre supérieur à 100 indique de l’optimisme à l’égard de l’économie. L’indice s’est établi à 106 et a dépassé les prévisions consensuelles de 103,9. L’indice de la situation actuelle, qui mesure la confiance à l’égard du climat des affaires actuel, est passé de 152,9 à 149,6. L’indice des attentes, qui mesure la confiance à l’égard des perspectives à court terme des entreprises, a reculé de 79,0 à 77,5. Les consommateurs ne s’attendent pas à ce que le climat des affaires s’améliore à court terme. Toutefois, les perspectives pour l’ensemble de l’économie sont optimistes, puisque l’indice principal s’est maintenu au-dessus de 100.
Le Bureau of Labor Statistics a publié le taux de chômage aux États-Unis au mois de mai. Le taux de chômage est resté à 3,6 % pour un troisième mois consécutif. Des changements ont aussi été observés du côté des emplois non agricoles, qui ont augmenté de 390 000 et dépassé les prévisions. Quelque 18 000 emplois ont été créés dans le secteur manufacturier. Le nombre de personnes qui acceptent un emploi à temps partiel pour des raisons économiques (deuxième emploi ou incapacité de trouver un emploi à temps plein) a augmenté de 295 000. Le Bureau a fait état d’une diminution du nombre d’emplois dans le secteur du commerce de détail. Cette situation s’explique fort probablement par la légère détérioration du climat des affaires constatée par l’enquête sur la confiance des consommateurs.
International – l’IPC allemand proche d’un sommet de 50 ans; l’indice PMI chinois augmente et reste pessimiste; la production industrielle du Japon diminue; l’IPC augmente dans la zone euro et les ventes au détail diminuent
Destatis a publié les données préliminaires de l’IPC allemand pour le mois de mai. L’inflation sur 12 mois a atteint un sommet de près de 50 ans, à 7,9 %, contre 7,4 % en avril. L’inflation mensuelle s’est établie à 0,9 %, contre 0,6 % le mois précédent. Les deux résultats ont été supérieurs aux prévisions consensuelles pour le mois. L’énergie (38,3 %) et les aliments (11,1 %) ont été les deux principales sources d’inflation. L’Allemagne est un important importateur de gaz russe et, par conséquent, le prix de l’énergie en Allemagne a augmenté de façon constante depuis le début du conflit entre la Russie et l’Ukraine. Le prix des loyers également ne cesse de grimper et a augmenté de 1,7 % en mai. Étonnamment, les services sont devenus moins chers, l’inflation passant de 3,2 % en avril à 2,9 %.
En mai, les mesures de confinement ont été légèrement assouplies en Chine. Par conséquent, l’indice PMI chinois a obtenu de meilleurs résultats par rapport au mois précédent. Dans le secteur manufacturier, il a progressé à 49,6, surpassant les prévisions consensuelles de 48,0. L’augmentation a été beaucoup plus prononcée dans les secteurs non manufacturiers où le niveau de confiance a atteint 47,8. Même si les résultats sont inférieurs à 50 dans les deux cas, ce qui indique que les conditions d’affaires en Chine continuent de se détériorer, le pessimisme a presque atteint un niveau neutre au sein du pays. La Chine a demandé qu’on mette fin aux confinements le 1er juin, ce qui devrait améliorer encore davantage la confiance des investisseurs. Toutefois, il est important de noter que le pays est toujours confronté à des problèmes de chaîne d’approvisionnement.
Les données préliminaires sur la production industrielle du Japon pour le mois d’avril se sont établies à -1,3 %, ce qui est inférieur aux prévisions consensuelles. Ce résultat s’explique principalement par une diminution de la production de pièces électroniques, de machines de production et d’automobiles. Cet effet a été contrebalancé par l’augmentation de la production de matériel électrique, de machines d’usage général et de produits chimiques. La baisse de la production industrielle pourrait entraîner une contraction du PIB du Japon au deuxième trimestre si cette tendance se poursuit.
Les récentes données sur l’IPC de l’Allemagne et de l’Espagne ne sont pas encourageantes pour l’IPC de la zone euro. Les données préliminaires d’Eurostat pour le mois de mai ont confirmé une hausse de l’inflation. Les économistes s’attendaient à ce que l’inflation mensuelle reste stable à 0,6 % et à ce que l’inflation annuelle augmente légèrement à 7,7 %. En réalité, l’inflation mensuelle a plutôt augmenté à 0,8 % et l’inflation annuelle, à 8,1 %. Les biens énergétiques continuent d’être une source importante de pressions inflationnistes, la croissance sur 12 mois ayant augmenté à 39,2 %. De nombreux pays de la zone euro dépendent de la Russie pour leur approvisionnement en énergie, et le conflit persistant a fait grimper les prix.
Eurostat a également publié les chiffres des ventes au détail en mai. Les économistes anticipaient une croissance mensuelle stable de 0,3 % des ventes au détail dans la zone euro. Or, elle a plutôt reculé de 1,3 %. Dans la zone euro, le volume des échanges commerciaux a diminué pour les aliments, les boissons et le tabac (-2,6 %) et pour les produits non alimentaires (-0,7 %). Ces résultats ont été contrebalancés par l’augmentation du volume des échanges commerciaux d’essence (1,9 %). La croissance annuelle des ventes au détail n’a pas non plus été à la hauteur des attentes de 5,4 %.
Perspectives
Canada – données sur l’emploi (10 juin)
Statistique Canada publiera les données sur le chômage pour le mois de mai. Selon les prévisions consensuelles, la variation de l’emploi devrait être positive et le taux de chômage devrait donc rester inchangé ou diminuer. Le taux de chômage en avril était de 5,2 %.
États-Unis – IPC (10 juin); indice de confiance des consommateurs de l’Université du Michigan (10 juin)
Le Bureau of Labor Statistics publiera les données sur l’IPC pour le mois de mai. Les économistes s’attendent à ce que l’inflation diminue légèrement, passant de 8,3 % à 8,1 % sur 12 mois et de 0,3 % à 0,2 % sur un mois. En avril, les principales sources d’inflation aux États-Unis ont été le logement, les aliments et les automobiles.
L’indice de confiance des consommateurs de l’Université du Michigan pour le mois de juin sera publié. Selon les estimations, il devrait rester relativement inchangé à 58,4. L’indice de confiance est en forte baisse depuis avril 2021, lorsque les consommateurs américains ont commencé à s’inquiéter de l’inflation.
International – production industrielle allemande (8 juin); exportations chinoises (8 juin); IPC de la Chine (9 juin); décision sur les taux d’intérêt dans la zone euro (9 juin)
Les chiffres sur la production industrielle allemande en avril seront connus. On s’attend à une hausse mensuelle de 1,2 %, ce qui représenterait une contraction de 2,4 % sur 12 mois.
NBS publiera les données sur les exportations et l’IPC de la Chine pour le mois de mai. Les économistes s’attendent à ce que la balance commerciale passe de 51,12 G$ US à 50,65 G$ US. Cette situation est probablement imputable aux problèmes de la chaîne d’approvisionnement et à la réduction de la production manufacturière en avril découlant des confinements. L’inflation en Chine devrait diminuer, les économistes s’attendant à ce que l’inflation annuelle régresse de 2,1 % à 1,8 %.
La BCE fera une annonce sur les taux d’intérêt le 9 juin. Les marchés s’attendent à ce que le taux de refinancement demeure inchangé. Toutefois, les commentaires sur les perspectives d’inflation, qui ont fortement augmenté dans de nombreux pays de l’UE, seront surveillés de près.